Guide : Agir pour l'égalité quand on est un homme : comment faire ? (Enjeux, témoignages)
En France, très peu d'hommes sont présents, à la fois comme public et comme intervenants, aux formations, conférences, séminaires portant sur le genre, l'égalité femmes/hommes et le droit des femmes. Sans doute n'est-il pas toujours évident pour les hommes de dénoncer ou d'entendre dénoncé le patriarcat, la domination masculine, les inégalités... Et les sensibilisations à l'égalité femmes/hommes, qui traitent quasi-exclusivement "des femmes", n'aident pas à renverser cette tendance.
Or, l'approche de genre, qui interroge les rapports sociaux entre femmes et hommes, révèle aussi la participation des femmes et des filles aux normes et rôles de genre ainsi qu'aux stéréotypes et aux comportements sexistes.
Elle permet en outre d'analyser le coût de cette domination pour les hommes eux-mêmes et de mettre en lumière l'engagement de certains hommes pour une société plus égalitaire.
«Nous avons des réflexes conditionnés [...]. Beaucoup d'hommes ont le sentiment que "toutes les femmes sont dominées, sauf la mienne". Moi le premier. Mais c'est évidemment faux. On a toujours du mal à admettre qu'on appartient à un groupe dominant. [...]»
Patric Jean, réalisateur de La domination masculine
«Ma plongée en féminisme m'a aussi fait prendre conscience de cette gêne que je ressentais enfant et adolescent dans ma façon de marcher ou dans mes postures. Je me souviens de cette pression qui n'avait pas besoin de visage pour que je marche comme un garçon, un vrai, ou pour que je rectifie certaines de mes postures corporelles.»
Romain Sabathier, Secrétaire général du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes
«A la naissance de mon fils aîné, je me suis caché sous le lit de ma femme pour ne pas avoir à quitter la maternité après les heures de visite autorisées. C'était inconcevable pour moi de passer à côté d'une expérience si rare [...]. Et puis, j'avais conscience que si je n'étais pas là dès le début, l'écart de savoir-faire entre ma femme et moi pouvait se creuser très vite. Or, il n'était pas question que je sois dépendant d'elle, qu'elle ne puisse pas sortir le soir pour aller au cinéma ou que je ne puisse pas partir en vacances avec mes enfants sans elle.»
Jérôme, 52 ans, père de deux enfants (11 et 13 ans)